CHRONIQUES

Konbini – Sayaka Murata

« Dans ce monde régi par la normalité, tout intrus se voit discrètement éliminé. Tout être non conforme doit être écarté. » 

Extrait de Konbini de Sayaka Murata

 

51OcE2Ntd+L._SX195_

Auteure: Sayaka Murata
Editions: Denoël 
Date de publication: 11 Janvier 2018
Nombres de pages: 128
Prix: 16.50€
Synopsis: Depuis l’enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. A trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n’a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s’inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille. En manque de main-d’oeuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu’il apparaît qu’il n’a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d’éviter le jugement permanent de la société. Pour combien de temps…

 

Mon avis

Avant de commencer ma chronique, je tiens tout d’abord à remercier très chaleureusement les Editions Denoël pour m’avoir fait cet ouvrage. Je l’avais déjà repérer depuis un petit moment, j’avoue que le thème m’a tout de suite intéréssé ainsi que sa belle couverture et puis le Japon étant un pays que j’affectionne particulièrement, que l’histoire se situe là bas a été un argument supplémentaire qui a fait que je ne pouvais pas passé à côté de ce livre.
Dans cette histoire, nous allons retrouver Keiko Furukura qui à 36 ans est vendeuse dans un konbini, c’est une superette ouverte 24h/24 et 7jours sur 7. Keiko y est employé depuis 18 ans et s’y sent bien, sa famille en revanche s’inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de facs sont déjà mariées et mère de famille. Dans une pèriode où le konbini va être en manque de main d’oeuvre, on embauche Shiraha, qui à 35 ans et est également célibataire. Ce dernier ne postulera dans cette superette que pour poursuivre une jeune femme qui lui plait, quand cette information est découverte il sera aussitôt licencié. A partir de là, Keiko et Shiraha vont convenir d’un arrangement qui leur permettra de ne plus être juger par la société mais combien de temps cela durera…
J’aime beaucoup la plume de l’auteure, Sayaka Murata nous entraine parfaitement bien dans la vie de Keiko et on s’intégre parfaitement à ses journées dans le konbini qui devient pour nous comme c’est le cas pour Keiko un endroit réconfortant, où l’on s’y sent bien, où tout est parfaitement ordonné et à sa place. Les règles y sont strictes et tout y bien encadrés, cela va de la manière à dire bonjour aux clients, aux différentes techniques de ventes ou encore au rangement des différents produits dans la superette. C’est un lieu où pour les employés il n’y a pas de place pour l’improvisation. 
Le personnage de Keiko est un personnage auquel on s’attache, depuis son plus jeune âge elle a toujours eu de mal à s’adapter à la vie en société, que se soit à l’école, au lycée ou encore à la fac, depuis son plus jeune âge on ne cesse de lui faire remarquer qu’elle se conduit bizarrement, ce qui en grandissant l’a pousser à vouloir se fondre dans le moule, pour cela elle va finir par reproduire l’attitude de ses collègues de travail, ne sachant jamais comment se comporter avec les autres. Le seul endroit où Keiko se sent bien et à sa place, c’est dans ce konbini qui va devenir son rayon de soleil. 
Du côté du personnage de Shiraha, qui est un peu particulier lui aussi, qu’on peut parfois trouvé détestable dans sa manière d’agir et de parler avec autrui. Il va se faire embauché au Konbini dans le but de se trouver une femme, malheureusement pour lui son attitude avec les clientes ne plaira pas et n’arrivant pas à s’intégrer au reste de l’équipe, il finira par être licencié. Il proposera donc à Keiko un arrangement, pour que la société ne les voient plus comme des marginaux et cesse de porter sur eux des jugements sur leurs existences qui sont considérés comme hors-norme.
Pour conclure, Konbini est un roman très court qui se lit d’une traite mais qui est d’une profondeur et d’une justesse incroyable. L’auteure va droit au but avec une plume immersive, elle nous fait parfaitement ressentir le sentiment de bien-être qu’éprouve Keiko quand elle travail au konbini. Elle a d’ailleurs obtenu le prix Atukagawa, l’équivalent du Prix Goncourt au Japon pour cet ouvrage. On y retrouve le thème de la pression sociale, de la réalité de la société japonaise et de comment ces deux êtres Keiko et Shiraha, qui sont totalement différents vont vivre leurs situations, on a deux points vues aussi intéressants l’un que l’autre. Ne vous attendez pas à une histoire d’amour où les protagonistes vont finir par tomber amoureux l’un de l’autre ce n’est absolument pas l’objet de ce livre. 
Je ne peux que vous le recommandez car pour moi c’est un coup de coeur alors ne passez pas à côté de ce petit bijou. 

Ce livre vous intéresse? Cliquez ici.